Critique du film “Tori et Lokita”
En date du 11/11/2022On aime bien les films palmés dans le cinéma dans lequel je travaille . J’ai donc pris le temps d’assister à la projection. Après une traversée de la Méditerranée difficile à la force de d’une Palme du 75ème, je vous écris ces modestes lignes.
Donc … Projetons, mes bons !
L’arlésienne moraliste des Dardennes … en bref.
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Countries: Belgique, FranceLanguages: Français, Afrikaans
Voilà pour répondre aux questions inhérentes à chaque production cinématographique (keskecé, yaki, ckelgenre, sasorkan).
Ma critique donc : il fait partie de ces films qui me foutent en rogne. OK, ce n’est qu’une fiction, mais en vrai ce genre de situation doit se produire – malheureusement – trop souvent. Ce film ne se pose pas en moralisateur, et ne prend pas parti non plus. Ce qui fait qu’en repartant de la salle, certains diront : « ils n’ont qu’à retourner en Afrique » et d’autres comme moi diront que la précarité sociale et financière – engendré par un système qui tend à exclure – provoque ce style de situation que certains savent que trop bien exploiter !
Les choses bien : Pas de fausses notes, pas de surdramatisation, la vérité crue, avec une note de tendresse et d’amitié profonde.
Les choses moyennes : Je n’en ai pas vu, si ce n’est que j’aurais quand même apprécié un parti-pris. Même si notre point de vue accompagne Tori et Lokita, nous sommes que des spectateurs neutres dans cette histoire !
Les choses nulles : La fin, forcement, cru et sans avenir. Et l’impunité apparente des « méchants » de l’histoire.
Conclusion : Dans quel monde vivons-nous ? Quel monde voulons-nous laisser à nos enfants ? Est-ce moral ce que nous faisons ? Est-ce moral de laisser des gens, et notamment des enfants sur le carreau, même issues de l’immigration dite « illegale » ? Et bien ce film ne répond pas à ces questions.
Ce film nous montre de manière franche cette tranche de vie entre deux jeunes, deux noirs, deux enfants qui ont immigré en Belgique, tenter de survivre dans un système que n’est pas inclusif, ou en tout cas pas pour Lokita, pour qui la survie passe par la manipulation d’êtres malfaisants et profiteurs, seules personnes pour qui sa précarité est une chance de se faire du pognon et d’avoir une esclave à moindre coût : gerbant.
Mais ce film ne l’est pas. Il reste tendre, simple, dur, mais il n’est pas gerbant. J’aurais p-e aimé qu’il le soit, ou qu’on montre au moins un « happy end » … qui n’arrivera jamais !
Neutre, jusqu’à la dernière image.